L’intégralité du discours prononcé par Ely Ould Mohamed Vall: Et si aucun candidat n’obtenait une majorité absolue le 11 mars 2007!?   
27/01/2007

Le Colonel Ely Ould Mohamed Vall  Chef de l’Etat a prononcé samedi au palais des congrès à Nouakchott  à l’ouverture du 6ème congrès des maires de Mauritanie un discours fleuve qui constitue en fait sa première réaction après les critiques qui lui ont été adressées par la CFCD au sujet de l’ingérence du CMJD dans le processus de transition entamé en Mauritanie le 3 août et qui doit être couronné par une élection présidentielle le 11 mars qui va consacrer la fin de la transition.



Voici une synthèse  intégrale de cette allocution.
 
Le Colonel  Ely Ould Mohamed Vall, Président CMJD Chef de l’Etat, a dit que ce qui se pose aujourd’hui, au peuple mauritanien, c’est de choisir un président de la République précisant à ce effet, que certains croient que cela doit se passer sur la base du calendrier définitif et des candidatures en lice, tandis que d’autres, se prononcent contre ce calendrier et les candidatures actuelles.
Le Chef de l’Etat a, en outre, indiqué que la solution à cette question ne peut pas  intervenir à travers des accords ou des décisions arbitraires, mais plutôt, en revenant à la constitution. Le Président du CMJD a indiqué qu’il n’y a aucun accord entre le CMJD et n’importe quel parti ou personne,  qu’il n’y a aucune décision arbitraire d’aucune autorité, que les choses se déroulent conformément à la loi et que la transition se poursuivra conformément au calendrier fixé et aux engagements pris.
Le Chef de l’Etat a rappelé à ce sujet, ce que prévoit la constitution.  L’article 26 de la constitution dit et je cite, déclare le Chef de l’Etat :"le président de la République est élu  pour 5 ans au suffrage universel direct. Il est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés -retenez bien à la majorité absolue des suffrages exprimés-.
Le Chef de l’Etat a indiqué que l’article sus-cité dispose: "si celle-ci (la majorité absolue NDLR) n’est pas obtenue pour l’un des candidats, il est procédé à un second tour dans deux semaines plus tard. Seuls peuvent s’y présenter les deux candidats qui étaient en compétition et qui ont recueillis le plus grand nombre de suffrages exprimés au premier tour."
Le Chef de l’Etat a déclaré  que l’ordonnance 2007/01 modifiant et complétant l’ordonnance 91/027 portant loi organique relative à l’élection du président de la République reprend exactement le même article: le Président de la République est élu pour 5 ans au suffrage universel direct, à la majorité absolue des suffrages exprimés. L’article 14 reprenant ainsi dans les mêmes termes, les dispositions de l’article 26 de la constitution.
En outre, le Chef de l’Etat a souligné que le décret 2007/01 modifiant, complétant et abrogeant certaines dispositions du décret 91/140 du 13 novembre 1991 fixant les modalités de la campagne électorale et des opérations de vote pour les élections présidentielles stipule dans son article 29 que si, au premier tour, la majorité absolue n’est pas atteinte, le conseil constitutionnel fait connaître, au plus tard le vendredi qui suit le scrutin, le nombre de suffrages obtenus par chacun des candidats et  proclame
l’ensemble  des résultats.
Le Chef de l’Etat a expliqué que l’article 32 du décret 130/86 fixant les modalités de la  campagne électorale et des opérations de vote  détermine le nombre des suffrages exprimés en déduisant du nombre total des bulletins trouvés dans l’urne le nombre des bulletins déclarés nuls dans les conditions prévues par la loi.
Qu’est ce qu’on peut déduire de la constitution et des lois organiques pour répondre aux questions qui se posent aux mauritaniens?, s’est interrogé le Chef de l’Etat. Chacun, à son opinion, dira-t-il,  et cette opinion devra se faire  dans le cadre du calendrier électoral et des élections telles qu’elles  sont prévues ainsi que dans le respect de la constitution.
Or, ce que je viens de vous dire, a indiqué le président du CMJD,  est tout simplement la possibilité pour chacun de vous d’exprimer toute son opinion à travers une élection nationale. Cela veut dire -précisera-t-il-  que la constitution de la République Islamique de Mauritanie adoptée avec un taux de participation  76% et avec 96% de Oui et les lois organiques complétant, reprennent les mêmes dispositions et disent que pour être élu, un président doit avoir au moins, la majorité absolue des voix exprimées et que les voix exprimées sont celles obtenues par tous les candidats ainsi que les votes blancs.
On peut en déduire que chacun d’entre vous, chaque mauritanien, chaque parti, chaque initiative, chaque groupe peut imposer sa solution à travers la constitution et les lois a expliqué le chef de l’Etat. Il n’est nullement besoin que l’on prenne des dispositions illégales, ni des dispositions par des négociations parallèles par rapport à nos lois soulignera-t-il . Et de poursuivre: "cela veut dire tout simplement que demain vont se présenter à vous, une vingtaine de candidats.
Ce sont des mauritaniens qui briguent vos suffrages, qui briguent la charge suprême de l’Etat. Avec la constitution que nous avons, nous avons toutes les solutions pourvu qu’elles s’inscrivent dans la constitution. Et la solution c’est quoi? C’est comme je vous ai dit donner une majorité absolue des suffrages exprimées au premier tour".
Poursuivant son discours, le colonel Ely Ould Mohamed Vall président du CMJD, chef de l’Etat a ajouté que si l’obtention par un candidat d’un majorité absolue au premier tour n’intervenait pas, les électeurs  peuvent donner une majorité absolue au deuxième tour, ou que s’ils ne veulent d’aucun des candidats, ils ont le droit, conformément à la  constitution, d’exprimer leur rejet par le vote blanc, ou un vote de refus. Cela veut dire, a ajouté le Chef de l’Etat, que si par le jeu du vote blanc, vous ne désirez aucune de ces candidatures, ni au premier, ni au deuxième tour, vous pouvez les refusez par votre vote blanc. Et  qu’est ce que cela impliquera-t-il? s’est demandé le président du CMJD. Pour être élu, a-t-il indiqué, le conseil constitutionnel doit constater que le président a eu la majorité absolue des votes exprimés  ou qu’aucun des candidats n’a obtenu une majorité absolue. Dans ce cas, cela veut dire que c’est un vote de rejet. Et en ce moment là, a  précisé le chef de l’Etat, le conseil constitutionnel ne peut constater l’élection d’un président. Quelle est la conséquence? Si aucune majorité ne s’est dégagée, dira le président, en faveur d’un candidat, la conséquence est que le vote est validé, que le calendrier est respecté, que la constitution est respectée, que toutes les lois organiques de la République sont respectées et que le peuple mauritanien n’est pas intéressé par ceux qui se sont présentés devant lui, et demande à ce que d’autres choix se représentent, plus tard devant lui. En pratique, ajoute le chef de l’Etat, c’est tout simplement qu’aucun candidat n’a obtenu la majorité absolue et que personne ne peut être déclarée président de la République et qu’une nouvelle date pour une élection présidentielle devra être déterminée par le gouvernement. Et en ce moment là, a-t-il poursuivi, il se créera une situation juridique nouvelle par rapport à la première. Et les choix seront ouverts pour les mauritaniens qui auront à choisir de nouveau.
Le chef de l’Etat a déclaré: "j’aimerai dire que par votre propre voix, votre propre vote, vous pouvez imposer votre volonté comme vous le voulez et votre volonté ne saurait se traduire par des négociations, ni entre le Conseil militaire et les partis, ni avec une autre entité quelconque ou par des décrets,  seul votre vote, librement consenti pourra déterminer l’avenir de la Mauritanie et pas quelque chose d’autre".
Et le colonel Ely Ould Mohamed Vall d’ajouter:"j’ai dit la première fois que ce genre de débats est clos. Il faut revenir à la loi, il faut laisser le peuple mauritanien choisir librement à sa guise et comme il le veut . Personne ne peut lui imposer un choix ni à travers les entités qui gouvernent aujourd’hui, ni à travers les partis politiques ou à travers l’étranger. Seuls les mauritaniens choisiront. Je ne voudrai pas que l’on rentre dans des dédales nauséabonds. Et nous ne rentrerons pas dans les dédales nauséabonds. Nous avons institué des lois pour notre pays de la manière la plus démocratique, la plus claire et la plus nette. Il nous appartient de les respecter. La différence entre les peuples civilisés et les peuples non civilisés, c’est l’application de la loi, c’est d’arbitrer les problèmes par la loi". Voila quelques réflexions, a souligné le chef de l’Etat, que je voulais porter à votre connaissance. Je voudrais aller au delà de cela pour dire que quand vous aurez fait votre choix et quel qu’il soit, que vous ayez élu un président au premier tour avec une majorité absolue, que vous l’ayez élu au deuxième tour à une majorité absolue, que vous ayez rejeté les uns et les autres, que vous vous êtes ainsi inscrits dans une nouvelle logique politique, dans une nouvelle perspective et qu’une autre élection ait été convoquée pour que d’autres choix soient offerts aux Mauritaniens, votre choix sera respecté par les Forces armées et de sécurité. Elles seront avec vous, derrière vous et devant vous. Ce sera le cas du gouvernement de transition, quel que soit votre choix, a dit le chef de l’Etat.
Le Colonel Ely Ould Mohamed Vall a affirmé qu’il n’y aura pas le moindre doute au sujet de la transparence la plus absolue au cours des prochaines élections, avec tous les instruments mis en place par notre pays.
 Il a déclaré que les mauritaniens ont aujourd’hui, le choix de faire ce qu’ils veulent faire par leur vote, et les a  appelé à en faire usage, leur rappelant que c’est leur droit absolu de le faire dans la légalité, conformément à la  constitution et aux lois organiques. Le Président du CMJD a appelé ses compatriotes à réfléchir avant d’exprimer leur choix, et à le faire sans sentiment ou sans aucun penchant pour un parti pris autre que l’intérêt de la Mauritanie.
Avant d’aborder d’autres questions, le Colonel Ely Ould Mohamed Vall président du CMJD, chef de l’Etat a cité le témoignage du Général De Gaulle qui fut interrogé une fois  au sujet de la volonté de faire ériger un Etat en Mauritanie en 1960, question à laquelle il avait répondu que la Mauritanie,  c’est un peuple qui a une grande culture et un peuple qui a une grande culture, mérite un Etat.
Le Chef de l’Etat a rappelé qu’en 1960, l’Etat mauritanien a été fondé et il a été en permanence géré et consolidé. Sa fondation a été poursuivie par ceux qui l’ont dirigée, chacun à sa manière et à sa façon, parfois avec beaucoup de bonheur et parfois avec moins de bonheur. Tous, l’ont fait probablement avec la conviction que cet Etat devait être pérenne, indiquera-t-il.
Le Président du CMJD a précisé que dans moins de 50 jours, les Mauritaniens auront à déterminer le destin de leur  pays et  que tous les choix sont offerts constitutionnellement et légalement. Il a appelé ses compatriotes à choisir librement parmi les 20 candidats qui se sont présentés ou à faire simplement usage d’un bulletin blanc. Usez de votre choix pour l’intérêt de la Mauritanie, a-t-il dit.
Par ailleurs, le chef de l’Etat a indiqué qu’il convient avant le démarrage de la campagne électorale d’insister sur des constantes qui doivent être respectées par tout le monde ainsi que sur les  intérêts supérieurs de la Nation que celui qui sera élu demain doit respecter.
Concernant ces constantes, ainsi que les intérêts supérieurs de la Nation, le Chef de l’Etat a indiqué entendre un certain nombre de candidats prendre des engagements liés à des considérations électoralistes et de dire aux mauritaniens que de tels engagements pourront être respectés à l’avenir   contre l’intérêt de la Mauritanie. Il a demandé aux mauritaniens de ne pas tomber dans tels pièges et appelé ses compatriotes à ne pas les accepter. Le chef de l’Etat a également évoqué  des positions émanant de candidats  qui lui sont parvenues au sujet d’une option diplomatique nationale contre laquelle ils s’inscrivent en porte- à-faux. Il a rappelé à cet effet, que les options diplomatiques d’un pays ne sont pas une affaire électorale avec laquelle on tente d’attirer des électeurs de ghettos politiques, soulignant à cet effet la primauté de l’intérêt  national sur toutes les autres considérations.
Le chef de l’Etat a attiré l’attention sur un autre aspect de la diplomatie mauritanienne au niveau de la sous région et du continent africain, indiquant  qu’elle se gère en fonction de la réalité de notre pays et non des idéologies et des positions identitaires ou particularistes, à travers les relations politiques et séculaires et que nul n’a le droit de la remettre en cause d’une manière qui ne soit pas conforme à l’intérêt national.
Le Chef de l’Etat a évoqué un autre point au sujet de certains candidats qui se "fourvoient dans des dédales dont ils feraient bien de ne pas y aller". Il s’agit des candidats qui font des promesses pour l’Armée et le Conseil militaire. A ce sujet, il a déclaré que les forces armées et de sécurité sont celles de la République Islamique de Mauritanie, qu’elles sont en dehors des polémiques politiques et que celui qui veut  faire la politique doit plutôt se positionner sur le champ politique.
Le chef de l’Etat a déclaré que l’Armée et le conseil militaire n’ont rien demandé à quiconque et que  personne n’a de propositions à leur faire. Il a exprimé le voeu  que notre pays devienne  un pays de droit et qu’à  chaque fois qu’un problème se pose, qu’il soit réglé par l’arbitrage de la constitution. Il a invité les mauritaniens à s’inscrire dans l’option de la constitutionnalité et de la loi offerte devant eux car le choix de la dictature a déjà été expérimenté.


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