La longue marche d’Ahmed Ould Domane   
15/10/2006

Ahmed  Ould Domane, la quarantaine  est un homme ordinaire dans son look  de «fils du peuple». Il vit très modestement Ă  Nouakchott, avec son Ă©pouse et ses enfants. Ould Domane  est Ă©galement un symbole du nationalisme arabe pur et dur. En aoĂ»t 2003, il signe  une dĂ©claration incendiaire qui signifiait son ralliement Ă   Mohamed Khouna Ould HaĂŻdalla candidat aux prĂ©sidentielles.



Il sera directeur de campagne du dit candidat au Tagant : sa rĂ©gion natale. Dans les circonstances de l’après Ă©lection du 7 novembre 2003, il a quittĂ© prĂ©cipitamment le pays pour une ronde qui le mènera au Mali, au Niger et au Burkina. Il y passe des temps difficiles et fut contraint de vendre le tĂ©lĂ©phone Thuraya qui lui avait donnĂ© Ould Haidalla pour subsister. Parvenu au Burkina en janvier 2004, il fut arrĂŞtĂ© sur dĂ©nonciation de Moustapha Ould Limam Chavi’i dira-t-il..Les autoritĂ©s burkinabĂ©s interrogent longuement Ould Domane et ses amis  qu’ils prennent -si l’on en juge par le procès verbal d’enquĂŞte disponible maintenant-  pour des membres des «cavaliers du changement ». Ould Domane se retrouve mĂŞme affabulĂ© par les burkinabĂ©s d’un grade de «commandant». Ces derniers  informent les autoritĂ©s mauritaniennes de son arrestation. Le directeur mauritanien de la sĂ»retĂ© de l’Etat se rendra au Burkina entre le 19 et 21 janvier 2004 avec les photos des putschistes recherchĂ©s dans lesquelles il n y avait pas celle de Ould Domane. Les burkinabĂ©s refusent de livrer le groupe de Ould Domane et prĂ©fèrent les extrader  au Mali, oĂą ils peuvent ĂŞtre poursuivis  pour falsification de pièces d’identitĂ© maliennes.. L’arrestation du groupe au Burkina et leur  transfert au Mali avaient Ă©tĂ© accompagnĂ©s d’une intense campagne mĂ©diatique animĂ©e par «Conscience et RĂ©sistance», et les milieux islamistes mauritaniens les prĂ©sentant comme des agents de renseignement, jetĂ©s aux trousses des «cavaliers du changement».Une accusation qui n’a pas convaincu grand monde Ă  l’époque. Elles Ă©manaient d’accusateurs qui juraient ne pas avoir de liens avec les «cavaliers». Ce qui va se rĂ©vĂ©ler un gros mensonge par la suite. Or comme on dit, qui a menti une fois, mentira une deuxième. Au fond, le premier  problème de Ould Domane et son groupe c’est qu’ils Ă©taient rĂ©ellement sur la bonne piste. DĂ©s janvier 2004, ils frapperont Ă  la porte oĂą se terraient les «cavaliers» en cavale depuis juin 2003. Leur  deuxième problème, c’est que les hĂ©bergeurs et les encadreurs des «cavaliers» avaient Ă©tĂ© intriguĂ©s par la perspicacitĂ© des nouveaux venus. D’oĂą leur dĂ©nonciation devant les burkinabĂ©s comme putschistes. Une habile manĹ“uvre de diversion pour  protĂ©ger les vrais putschistes ! Puis , c’est leur diabolisation sur le Web sur laquelle s’attarderont des experts en la matière.. Ould  Domane et ses amis se retrouveront entre le marteau du pouvoir en Mauritanie et l’enclume de ses adversaires Ă  l’extĂ©rieur.. N’empĂŞche  Ould Domane  et ses comparses reviendront  au pays en juillet 2004 un peu avant que n’éclate (en aoĂ»t 2004) une tentative de putsch pilotĂ©e Ă  partir du Burkina. Ils retrouveront le Sawab un parti issu de la Coalition pour une Alternance Pacifique (CAP) oĂą ils militaient. Octobre 2004  Ould Domane quitte Sawab et ne fait pratiquement plus de politique. C’est Ă  la faveur de l’émergence du courant indĂ©pendantiste en septembre  2006 qu’il reprendra du service. Cette fois comme indĂ©pendant avant de se faire Ă©lire au milieu d’octobre 2006  Ă  la tĂŞte d’un parti politique : le PLDM. La longue marche d’Ahmed Ould Domane ne fait que commencer !


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