Ahmed Ould Domane, la quarantaine est un homme ordinaire dans son look de «fils du peuple». Il vit très modestement à Nouakchott, avec son épouse et ses enfants. Ould Domane est également un symbole du nationalisme arabe pur et dur. En août 2003, il signe une déclaration incendiaire qui signifiait son ralliement à Mohamed Khouna Ould Haïdalla candidat aux présidentielles.
Il sera directeur de campagne du dit candidat au Tagant : sa région natale. Dans les circonstances de l’après élection du 7 novembre 2003, il a quitté précipitamment le pays pour une ronde qui le mènera au Mali, au Niger et au Burkina. Il y passe des temps difficiles et fut contraint de vendre le téléphone Thuraya qui lui avait donné Ould Haidalla pour subsister. Parvenu au Burkina en janvier 2004, il fut arrêté sur dénonciation de Moustapha Ould Limam Chavi’i dira-t-il..Les autorités burkinabés interrogent longuement Ould Domane et ses amis qu’ils prennent -si l’on en juge par le procès verbal d’enquête disponible maintenant- pour des membres des «cavaliers du changement ». Ould Domane se retrouve même affabulé par les burkinabés d’un grade de «commandant». Ces derniers informent les autorités mauritaniennes de son arrestation. Le directeur mauritanien de la sûreté de l’Etat se rendra au Burkina entre le 19 et 21 janvier 2004 avec les photos des putschistes recherchés dans lesquelles il n y avait pas celle de Ould Domane. Les burkinabés refusent de livrer le groupe de Ould Domane et préfèrent les extrader au Mali, où ils peuvent être poursuivis pour falsification de pièces d’identité maliennes.. L’arrestation du groupe au Burkina et leur transfert au Mali avaient été accompagnés d’une intense campagne médiatique animée par «Conscience et Résistance», et les milieux islamistes mauritaniens les présentant comme des agents de renseignement, jetés aux trousses des «cavaliers du changement».Une accusation qui n’a pas convaincu grand monde à l’époque. Elles émanaient d’accusateurs qui juraient ne pas avoir de liens avec les «cavaliers». Ce qui va se révéler un gros mensonge par la suite. Or comme on dit, qui a menti une fois, mentira une deuxième. Au fond, le premier problème de Ould Domane et son groupe c’est qu’ils étaient réellement sur la bonne piste. Dés janvier 2004, ils frapperont à la porte où se terraient les «cavaliers» en cavale depuis juin 2003. Leur deuxième problème, c’est que les hébergeurs et les encadreurs des «cavaliers» avaient été intrigués par la perspicacité des nouveaux venus. D’où leur dénonciation devant les burkinabés comme putschistes. Une habile manœuvre de diversion pour protéger les vrais putschistes ! Puis , c’est leur diabolisation sur le Web sur laquelle s’attarderont des experts en la matière.. Ould Domane et ses amis se retrouveront entre le marteau du pouvoir en Mauritanie et l’enclume de ses adversaires à l’extérieur.. N’empêche Ould Domane et ses comparses reviendront au pays en juillet 2004 un peu avant que n’éclate (en août 2004) une tentative de putsch pilotée à partir du Burkina. Ils retrouveront le Sawab un parti issu de la Coalition pour une Alternance Pacifique (CAP) où ils militaient. Octobre 2004 Ould Domane quitte Sawab et ne fait pratiquement plus de politique. C’est à la faveur de l’émergence du courant indépendantiste en septembre 2006 qu’il reprendra du service. Cette fois comme indépendant avant de se faire élire au milieu d’octobre 2006 à la tête d’un parti politique : le PLDM. La longue marche d’Ahmed Ould Domane ne fait que commencer !
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