Au delĂ  du vacarme   
06/10/2006

Qu’ils sachent nos indĂ©pendants, eux,  et leurs soutiens, qu’il ne pourra plus y avoir de partis-Etat dans ce pays. Et ce, quelque soit la nature de l’appui qu’ils obtiendraient. Et qu’ils se posent une question : oĂą nous ont  menĂ© les partis-Etat?



 La  montĂ©e en première ligne des militants  qui applaudissent pour plaire, avant de  prĂ©senter la facture,  la gabegie et les crispations, qui ont lĂ©gitimĂ© un 10 juillet, un 12/12 et un 3 aoĂ»t, ne sont pas des perspectives pour notre pays.  Je ne pense pas que le PrĂ©sident Ely veuille crĂ©er avec les indĂ©pendants, une sorte de PRDS new look. Et j’espère ici,  ne pas me tromper ! J’ai l’impression par contre, que trop de boucan est   fait sur cette affaire d’indĂ©pendants. De l’énergie gaspillĂ©e, toute cette bile dĂ©versĂ©e ! Elle est ultra susceptible  notre classe politique qui  s’offusque des Ă©changes faits au cours d’une audience. Ce tollĂ© aurait Ă©tĂ©  comprĂ©hensible, si  les moyens de l’Etat Ă©taient mis Ă  la disposition d’acteurs politiques, si  les mĂ©dia publics leur ont rĂ©servĂ© un traitement de choix,  ou si, des prĂ©sidents de bureaux de vote ont tentĂ© de tripoter des rĂ©sultats, en leur faveur. La peur des indĂ©pendants relève d’une certaine forme paranoĂŻa politique. Les partis,  malgrĂ© leurs ambitions, sont faibles et incapables de  maĂ®triser leur base. Pourtant les vrais militants (APP, islamistes et UFP) ne se feront pas dĂ©baucher. Les partis  ne doivent donc pas regretter le dĂ©part des militants volatiles et nomades. Ils doivent Ă©galement cesser de se placer en dauphins du CMJD pour  prendre en charge  nos prĂ©occupations  au lieu de se focaliser,  sur un soutien  verbal apportĂ© par le Chef, aux indĂ©pendants. C’est un problème, soit !  Mais est-ce lĂ , le problème des  Mauritaniens ? Les Mauritaniens sont plutĂ´t  inquiets face Ă   la persistance des coups d’Etat dans leur pays. Ils veulent  donner une porte de sortie honorable aux militaires pour qu’ils regagnent leurs casernes et  se consacrent  Ă  la traque du GSPC ; les  Mauritaniens sont rongĂ©s par l’ignorance, la pauvretĂ©, la soif, la faim, la dĂ©crĂ©pitude des services sociaux. Les  Mauritaniens sont  rĂ©voltĂ©s par les  faux diplĂ´mes qui infestent  l’Administration, les  maffiosi qui veulent  se donner une nouvelle virginitĂ©. Les Mauritaniens sont Ă©coeurĂ©s  par les  ordures qui meublent leur quotidien,  les  coupures intempestives d’électricitĂ©,  les   hausses continues du prix des  hydrocarbures, la dĂ©linquance des fils Ă  papa,  l’improductivitĂ© de l’économie. Ils sont déçus par  Ă  ce fichu  pĂ©trole qui les a fait rĂŞver et qui n’a rien apportĂ©. La tristesse gagne les esprits, l’incertitude des lendemains plane sur nous après l’espĂ©rance face aux enjeux de la sous rĂ©gion , au  tribalisme, Ă  l’ethnicisme et Ă  l’extrĂ©misme. Le soutien ou l’interdiction des candidatures indĂ©pendantes rĂ©gleront-t-ils ces  problèmes ? Bien sur que Non.  Que veulent donc les partis ? Eux qui  ont  devancĂ© et de très loin, ces amateurs d’indĂ©pendants  lors du dĂ©pĂ´t des listes municipales : 890 listes contre 262. Un rapport de forces Ă©loquent. Les partis  auront  dĂ©montrĂ© ainsi leur prĂ©sence sur le terrain mais  ils  feraient mieux de s’attaquer aux  sujets qui taraudent les Mauritaniens au lieu de se focaliser sur les va-et-vient Ă  la PrĂ©sidence. Ce cirque-lĂ  n’intĂ©resse pas les Ă©lecteurs.
Isselmou Ould Moustapha


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