Nos ancĂŞtres les rois Numides   
10/02/2010

L’archéologue algérien Mahfoud Ferroukhi a fait présentation, mercredi 10 février à Oran de son dernier ouvrage "Nos ancêtres les Rois numides" qui se propose d’apporter "une vision non tronquée" de l’histoire du Maghreb...



...au temps de la Dynastie numide (du 3ème siècle av J.C. au 1er siècle).

Ce livre de 150 pages, riche en illustrations (cartographies, généalogies et photos), est le fruit de pas moins de 25 années de recherches documentaires à travers différents écrits contemporains et des sources latines et grecques, a indiqué l’auteur lors d’une séance vente-dédicace organisée au hall d’exposition de la cinémathèque d’Oran. La consultation objective de ces multiples documents a d’abord amené M. Ferroukhi à se rendre compte que "beaucoup de ce qui a été dit auparavant de la période considérée n’était en fait basé que sur de simples hypothèses". Le spécialiste a évoqué dans ce contexte les références latines citées par de nombreux auteurs qui se sont penchées sur l’histoire de la civilisation numide, leur reprochant toutefois d’avoir extrapolé leurs analyses vers des conclusions jamais mentionnées dans les dites références. "L’exemple que je donne le plus souvent pour m’expliquer sur ce point est celui de certains auteurs qui ont rapporté que Juba II, le père du dernier roi de Numidie (Ptolémée) fut fait prisonnier, tué et traîné dans les rues de Rome, alors que les références documentaires ont seulement noté que Juba II fut exilé en Italie". A travers "Nos ancêtres les Rois numides", M. Ferroukhi a proposé une lecture de l’histoire démarquée de cette approche romano-centriste qui offre, elle, une image quelque peu réductrice de la civilisation numide et de la dimension glorieuse de ses Rois. "La civilisation numide était la seule a égaler la civilisation grecque qui reconnaissait en Juba II le plus érudit des Rois numides, en témoignent les nombreuses statues et inscriptions grecques dédiées à la Numidie", a-t-il souligné. Selon M. Ferroukhi, Juba II, que l’on appelait le Roi savant, fut l’artisan d’une grande encyclopédie que plagiat plus tard le romain Pline L’Ancien dans ses "Histoires naturelles" (1er-2e s. ap. J.C.). Juba II et son épouse Cléopâtre Selene (la fille de l’empereur romain Marc-Antoine et de la Grande Cléopâtre Reine d’Egypte) avaient un fils, Ptolémée, qui aurait pu succéder à Marc-Antoine s’il n’avait pas été assassiné par l’arrière-petit-fils de ce dernier, Caligula. Le livre de M. Ferroukhi qui a pour titre complet "Nos ancêtres les rois numides ou les Aguellids des Imazighen", paru aux éditions Dalimen (Alger), se subdivise en deux grands chapitres intitulés "Les Rois Africains, entre le glaive et la plume" et "Les influences et croyances". La première partie est consacrée aux "premiers Aguellids (Rois) et les guerres d’indépendance (3e-2e s. av. J.C.)" tels que Gaia et Syphax, Massinissa, Micipsa et Jugurtha ainsi qu’à ceux de la seconde dynastie (1er s. av. J.C.) comme Gauda, Hiempsal, Juba 1er, Juba II et Ptolémée. Le premier chapitre évoque également les Reines et princesses des royaumes numides, telles Sophonisbe et Cléopâtre la reine des reines. Dans le second chapitre, l’auteur aborde, en revanche, le mystère des tombaux royaux, dont le mausolée de Beni Rhenane à Siga et celui de la Soumâa du Khroub où les rois enterrés n’ont jamais été identifiés. Cet ouvrage préfacé par la ministre de la Culture, Mme Khalida Toumi, est dédié par l’auteur à feu Sid Ahmed Baghli (1933-2009), fondateur de l’archéologie algérienne en 1963. Né en 1953 à Alger, Mahfoud Ferroukhi a étudié l’histoire de l’art et l’archéologie à l’université Aristote Thessaloniki (Grèce) avant de soutenir en 2001 un doctorat à l’université Paul Valéry de Montpellier (France). Depuis 1991, il est chargé de mission pour la coopération internationale (Maghreb) à l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP, France). (Aps)


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Commentaires
aures
hotel_de_princes@yahoo.fr
2010-02-28 20:06:13

enfin un ouvrage et chef d’oeuvre realisé par un algerien erudit c’est un grand honneur pour notre civilisation longtemps bafouée transformée ou carement enfouit dans les entrailles de pilleurs du savoir je me prosterne devant DIEU et je tire ma reverence à sir Mahfoud FERROUKHI

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