Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Radhy chef général de la nébuleuse d’Ehel Sidi Mahmoud est mort l’après-midi du 28 mars à «Eguerj», un endroit situé à l’est de Kiffa.Il est mort de suites d’une blessure consécutive au maniement d’une arme à feu. Sa propre arme. Un bien triste accident. L’Assaba et la Mauritanie entière -du moins, la Mauritanie debout-,celle, qui refuse l’arbitraire et l’injustice sont en deuil.
Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Radhy comme ses illustres aïeuls( Mohamed Radhy, Mohamed Mahmoud Ould Sid’El Moctar, et Sid’El Moctar Ould Nahah) a toujours refusé l’arbitraire. Un arbitraire qui a marqué ce pays du temps prê-colonial (celui de la «Seiba» (Far west local)), à la colonisation et même avec l’avènement de l’Etat-Nation. Mohamed Mahmoud Ould Mohamed Radhy -qu’ALLAH lui accorde toute sa miséricorde- était d’un courage et d’une générosité exceptionnels. Il avait un sens élevé de l’égalité des humains. Il fut le seul chef tribal mauritanien à s’être érigé (les années 60) contre l’esclavage du temps de la chefferie de son père le regretté Mohamed Radhy . Son refus de l’injustice l’a poussé à s’opposer farouchement au régime de Ould Haidalla, puis celui de Ould Taya avec lequel il était en confrontation ouverte jusqu’à la fin de l’année 2004. Son engagement contre l’injustice explique aussi son militantisme actif (lui, l’aristocrate) au sein du Mouvement National Démocratique (MND-gauche mauritanienne) et au Front Démocratique Uni pour le Changement (FDUC-ancêtre de l’UFD) les années 91 alors que les chefs de tribus défilaient pour monnayer leurs soutiens aux pouvoirs contre des avantages. Son militantisme explique également sa fronde à la tête de l’UTM contre le pouvoir de Ould Taya. Son immense popularité s’est traduite en 1994 par sa victoire écrasante contre le PRDS à Kiffa. Son débarquement en 1999 par Ould Taya de la municipalité de Kiffa est intervenu dans une vaine tentative visant à l’isoler politiquement. Objectif qui ne sera pas atteint. Homme de conviction, Ould Mohamed Radhy s’est engagé contre le putsch du 6 août 2008 et a refusé catégoriquement de traiter avec les nouvelles autorités issues du coup d’Etat. L’homme qui est mort, d’une simplicité et d’une modestie exceptionnelles n’était pas un adepte de la demi-mesure avec les pouvoirs qui se sont succédés sur ce pays, lesquels, ont recruté et continuent de recruter des dizaines de politiciens amateurs en Assaba sans venir à bout de sa popularité et de l’amour que lui vouent les populations de Kiffa. Ould Mohamed Radhy quitte ce bas monde pour un monde certainement meilleur. Qu’ALLAH lui accorde toute sa miséricorde.
We Inna Lillahi We Inna Ileyhi Raji’oune. IOM
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