La CENI exige la neutralité de l’administration   
02/05/2006

Dans un communiqué de presse lu lors de la conférence de presse tenue le mardi 25 avril à son siège, la CENI a encore pris à témoin la presse pour parler de comportements antidémocratiques surtout en ce qui concerne les fonctionnaires de l’Etat.



Cheikh Saad Bouh Kamara et ses collègues, forts de l’article 19 de l’ordonnance 2005-012 instituant la CENI, ont tenu à annoncer une batterie de recommandations qui se résument en trois points.
Dans un point de presse organisée en fin de semaine dernière, la CENI suggère à l’autorité publique, durant le processus électoral que : " tous les cadres qui occupent les hautes fonctions de l’Etat ou qui gèrent les grands projets et programmes de développement économique, s’en tiennent au devoir de réserve et de neutralité par rapport à l’activité partisane ". Selon le Professeur Cheikh Saad Bouh Kamara, présidant la conférence, un fonctionnaire ne doit pas faire de la politique.
Pour lui et ses amis, "il serait malencontreux que pendant les heures de service, un fonctionnaire au lieu de s’occuper de son travail, aille haranguer les foules et influencer par son statut les populations." Ce qui parait contraire à l’éthique démocratique. "Ceux qui, parmi ces hauts fonctionnaires, font le choix de s’engager dans l’action politique doivent être déchargés de leur fonction afin de leur permettre de l’exercer en toute liberté. " ont-ils ajouté.
Un confrère journaliste n’hésitera pas à poser la question de savoir s’il y avait une incompatibilité entre l’action politique et le travail d’un fonctionnaire ou celui d’un chef d’entreprise. Là, le professeur dira que la différence entre les deux est qu’un fonctionnaire est nommé en conseil de ministres et qu’il doit par conséquent, se conformer aux règles qu’impose son statut.
La CENI veut éviter l’utilisation des biens de l’Etat pour faire de la politique partisane (ndlr).
Dans le deuxième aspect du point de presse, la CENI s’est voulue beaucoup plus explicite, en pointant du doigt les fonctionnaires qui seraient tentés d’utiliser les moyens de l’Etat à des fins politiques. Elle estime " …qu’aucun moyen mobilier ou immobilier appartenant à l’Etat ne doit être utilisé à des fins partisanes, que ce soit pendant ou en dehors des heures de travail …". Ces propos font référence au passé où des fonctionnaires de l’Etat s’adonnaient à une utilisation abusive des moyens de l’Etat au profit d’un parti politique. Ce que le Professeur et son entourage ont considéré comme étant l’une " des causes principales ayant faussée les règles du jeu politique dans le pays, à l’occasion des scrutins électoraux passés…".
Les conférenciers du jours, parmi lesquels, Ely Ould Allaf, Mohamed Ould Bouleiba et Sid’Ahmed Habott veulent combattre vigoureusement ces pratiques antidémocratiques afin de " favoriser l’émergence d’une administration nationale neutre, et donc crédible vis-à-vis de l’ensemble des acteurs politiques ". Les membres de la CENI soutiendront devant la presse : " nous dénoncerons les pratiques contraires à l’éthique démocratique et nous adresserons des lettres à toute personne susceptible de nous accompagner dans le processus."
Dans la foulée des débats, les mandataires de la CENI s’adresseront à la presse en ces termes : " Aidez-nous à clarifier les choses et accompagnez-nous dans ce processus de transition."
A propos des mesures à prendre par rapport aux gens coupables de fraudes ou de pratiques malsaines, les membres de la CENI déclareront, qu’ils ne sont pas là pour faire le procès des comportements des gens mais plutôt de mettre en garde contre toutes tentatives de tripatouillage.
Dans le troisième et dernier point de la conférence, la CENI interpelle tout le monde notamment les autorités chargées de la transition, à observer une grande vigilance pour assurer aux acteurs politiques " un égal accès et un traitement équitable au niveau des médias publics…pendant les campagnes électorales et en dehors de celles-ci ".
Par Ibou Badiane


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