La Réunion d’Addis Abeba s’est tenue, le communiqué stipule au point 3:«Le Conseil prend acte de la remise en liberté du Président Sidi Ould Cheikh Abdellahi et considère que ce développement répond partiellement aux exigences de la communauté internationale, mais ne constitue pas un élément suffisant pour le retour à l’ordre constitutionnel.»(fin de citation).
M. Louis Michel a été on ne peut plus clair, comme d’habitude ; le Porte Parole de l’Elysée s’est exprimé pour bien affirmer que la libération du Président de la République, exigée par la Communauté Internationale, nécessite encore «d’autres mesures» pour que l’Ordre Constitutionnel soit rétabli. C’est ce que j’ai appelé le COROLLAIRE dans mon dernier article du Dimanche 21 décembre dans le quotidien «BILADI». Et le Département d’Etat Américain a également réaffirmé une fois de plus, et pour éviter toute équivoque, la position des Etats Unis ; la Russie, elle aussi, entre autres Pays, a salué la Libération du Président de la République qui est bien COMPRISE par tous, non pas comme un «geste» isolé mais comme une première étape vers la SOLUTION. Il est donc extrêmement surprenant d’assister, parallèlement à cette évolution sur le plan diplomatique, à la «frénésie» actuelle pour tenir soi-disant des «Etats Généraux», après de soi-disant «manifestations» à l’intérieur du Pays pour «protester contre la libération du Président de la République et demander sa comparution devant les Juridictions» ! Et on se demande alors, qui cherche-t-on à «berner» ! Pas M. Louis Michel j’espère ! Mais peut-être que les Etats Unis d’Amérique, le Nigéria ou l’Algérie vont changer de position quand « les Etats Généraux » auront publié leur document final ou que les habitants de Kankossa, de Tidikja ou de Kobenni auront manifesté «spontanément» pour qu’un «vieux Monsieur» soit de nouveau privé de liberté. Ce n’est pas croyable ! Et en attendant tout est «arrêté» dans le Pays. Et après cinq mois certains «effets» commencent à «se faire sentir». Le Pays est dans un coma de plus en plus profond. Bien sûr, comme le Pays est «riche et auto suffisant», on peut se passer aisément de la coopération Internationale. Et les Autorités Auto Proclamés peuvent ainsi donner la PRIORITE aux manifestations de soutien et aux Etats Généraux. Après tout, la Transition de 2005 a été «mal faite» et «infructueuse, comme l’aurait été un Marché : on s’était trompé de cheval. Il faut donc réitérer les journées de concertation et bien faire son choix cette fois. On se demande si notre Chef auto proclamé n’est pas en train de nous «gouverner» à partir d’une autre planète que la Planète-Terre, et aussi en partant d’une «autre évaluation» de la situation réelle du Pays ! Depuis quelques jours, une certaine opinion s’inquiète, après la publication d’une interview d’un Ambassadeur de Pays ami. Et RFI a donné une information relative à trois Chancelleries Européennes qui prôneraient, pour l’Opposition au 6 Août, la participation à la «Concertation». C’est effectivement déroutant, parce que cette «position», si c’était le cas, ne coïnciderait pas tout à fait avec la position de la Communauté Internationale et surtout celles qui ont été exprimées par MM. Louis Michel et Bernard Kouchner tout récemment, au sujet de cette fameuse Concertation. C’est pour cela que dans un souci de clarté, il est utile de préciser certaines choses pour que l’opinion ne soit pas désorientée par ce jeu des nuances insaisissables. La Politique et surtout la Diplomatie, dit-on, est l’art du compromis, du dialogue et de la recherche du consensus etc. … C’est aussi le bannissement de l’extrémisme, du maximalisme, de la rigidité et des positions figées. Mais c’est aussi la réserve, la bienséance, la délicatesse, la bonne éducation : toute une Culture. Or dans le cas de notre situation, où est l’enjeu du Débat et du Dialogue pour aboutir à un compromis et quel compromis ? Quelle preuve, le Chef autoProclamé, a-t-il donnée à la communauté Internationale de sa prédisposition au dialogue et au compromis ? La manière dont le 6 Août s’est «réglé» ne constitue pas bon augure dans ce domaine. D’ailleurs le dernier Communiqué d’Addis Abeba en date du 23 Décembre 2008 dit ceci, en son point 5 : Le Conseil «se déclare préoccupé par le manque de volonté politique et par l’obstination des autorités issues du coup d’Etat à se maintenir au pouvoir en dépit des efforts déployés à ce jour en vue de faciliter le retour à l’ordre constitutionnel en Mauritanie ; » (fin de citation) On parle du 6 Août comme d’un coup d’Etat. Mais est-ce vraiment un coup d’Etat ? Certains esprits mal intentionnés le qualifient plutôt de Hold up ou de Razzia. Peu importe ! Il n’y a pas dans la situation qui s’est créée, matières à négocier. Parce que le principe et l’avenir du pays ne sont pas négociables : Plus de coup d’Etat en Afrique ; et ce pays n’a pas d’avenir viable en dehors de l’enracinement d’une démocratie véritable et non d’une démocratie « octroyée » par un homme, fût-il Maréchal. Personne n’ignore l’objet de cette Concertation. Et avancer l’idée de la participation de quiconque opposé au 6 Août, n’est pas convenable et ressemble au «piège des manipulations» pour consacrer le fait accompli. Au stade de développement de la situation, les manœuvres et initiatives dans ce sens, ne sont plus d’actualité. Beaucoup de choses se sont clarifiées et beaucoup d’ambiguïtés ont été démêlées. Cela amène à dire que l’opinion ne devrait pas se laisser «déstabiliser» par les positions ou déclarations de certaines Chancelleries à Nouakchott. En effet, un Ambassadeur de Grand Pays sait ce qu’il dit et ce qu’il fait. Il faut lui faire la confiance que lui accorde son pays. Et il faut surtout s’assurer de bien comprendre ce qu’il dit et surtout ce qu’il ne dit pas. Cela évitera de se «creuser les méninges» à chercher des contingences ou motivations particulières. Il est certain qu’en dehors des positions de principe de l’Union Européenne telles qu’exprimées par M. Louis Michel, par exemple, un Pays peut avoir ses contingences et ses urgences par rapport à ses intérêts dans des domaines spécifiques. Chacun se doit de comprendre : Les Autorités du moment peuvent prendre des décisions inconsidérées qui portent atteinte à des intérêts ponctuels d’un Etat ou d’une personne ! La situation des diplomates peut être parfois inconfortables. Mais aussi, comme dit Feu le Chancelier Adenauer : «Les hommes sont ce qu’ils sont, et il n’y en a pas d’autres » : Un homme peut toujours être influencé par son entourage, son background, son itinéraire ou son passé. Il peut être aussi être influencé par « es relations» dans son Pays d’accréditation. Mais les Ambassadeurs des Grands Pays sont immunisés contre ce genre d’influences. Il y a une différence entre un Grand Pays et un Pays en développement. Mais une idée en amène une autre. Il est peut-être utile «d’élaguer» pour avoir une vision claire des données de la situation aujourd’hui. Finalement tout se ramène à un objectif UNIQUE : la CONSECRATION du 6 août c’est-à -dire une vacance du pouvoir donc une transition nouvelle et des ELECTIONS Présidentielles. Et quand le Président Démocratiquement élu ne «se prête pas au jeu», c’est le « blocage » qui défie toute Diplomatie, si habile soit-elle. Quand un problème est aussi simple dans ses données de bases, il est très difficile aux uns et aux autres de se «rouler dans la farine». Les « Ni- Nistes » (ni Sidi ni les militaires) nous suggèrent peut-être une solution acceptable par le chef autoproclamé, pour lequel tout est «jouable sauf le retour de Sidi. » Essayons de raisonner en dehors de ce qui vient d’être développé et prenons « un cas d’école » que ni Sidi, ni l’opposition d’aujourd’hui (pas celle d’avant le 6 Août) ni la communauté internationale ne sont susceptibles d’envisager. -Sidi décide de « jeter l’éponge » -La course est ouverte : Le chef autoproclamé se retirera très probablement pour beaucoup de raisons. Peu importe ! Il ne doit rien y avoir contre lui, sauf que sa gestion de ces 5 derniers mois ne pousse pas à un optimisme débordant. Mais qu’elle ne sera peut-être pas pire que celles d’autres Candidats éventuels qu’on a déjà «expérimentés» d’une autre manière. Bref, ne devançons pas les événements ! Nous avons donc en course : -Le Chef autoproclamé -Le Candidat Eternel -Le candidat à l’ombre -et ceux qui ne se sont pas encore manifestés. Donc méconnus. Pour le pays est-il préférable de revenir à l’ordre constitutionnel et préparer une alternance apaisée dans un climat serein ou faire le saut dans l’inconnu ! C’est à méditer.
Mohamed Abdellah Kharchi
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