El Malick Seck (photo), responsable d’un quotidien privé sénégalais «24 heures chrono», a été condamné le 12 septembre à Dakar à trois ans de prison ferme, moins de deux semaines après avoir publié un article mettant en cause le président Wade. "La parution de son journal, «24 heures chrono», a également été suspendue pour une durée de trois mois", a expliqué Me Demba Ciré Bathily, soulignant que cette mesure n’avait pas été demandée par le procureur.
El Malick Seck, directeur de publication de «24 heures chrono», avait été arrêté le 28 août, quelques heures après avoir publié un article dans lequel il affirmait que le président Abdoulaye Wade, et son fils Karim étaient "mouillés" dans une affaire de blanchiment d’argent volé en côte d’ivoire. Le tribunal des flagrants délits de Dakar l’a condamné à trois ans de prison ferme, après l’avoir jugé pour "acte de nature à troubler l’ordre public et à occasionner des troubles politiques graves", "diffusion de fausses nouvelles", "injure publique" et "recel de documents administratifs" Son avocat ignorait, immédiatement après la condamnation, de quels chefs d’inculpation il avait été reconnu coupable. "Aujourd’hui, alors que dans le monde entier on parle de dépénalisation des délits de presse, on condamne au Sénégal un journaliste à trois ans de prison ferme. C’est une décision politique (...) qui confirme la volonté d’éliminer El Malick Seck et son journal", a commenté Me Ciré Bathily. «24 heures chrono» est l’un des deux journaux privés dont les locaux avaient été attaqués à la mi-août par des hommes de mains qui avaient détruit des ordinateurs et aspergé de gaz lacrymogène des employés.
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