L’imparable lobby militaro-parlementaire   
12/08/2008

L’acte de décès du deuxième processus démocratique a-t-il été signé le 6 août 2008, par le limogeage de quelques officiers supérieurs ? Sommes-nous partis pour une nouvelle «Direction Nationale éclairée, et à sa tête…»? Quelles perspectives pour notre pays ? Comme on s’y attendait, les Généraux sont passés à l’action. Ils ont déposé le président élu, qu’ils avaient eux même, proposé et soutenu. Tellement prévisible, leur coup de force n’a surpris que les idiots, assez nombreux, parmi nous. L’action du Bataillon Militaire qui a destitué le Président, a été préparée, facilitée et légitimée par le travail de sape, mené deux mois durant, par le Bataillon Parlementaire.



 Un paisible prĂ©sident qui se savait en ligne de mire de ce puissant lobby militaro parlementaire, semblait fatalement attendre, un destin preĂ©lablement connu.

Triste pays, où l’espoir meurt chaque fois qu’il se renouvelle. Qui, du bout, est toujours, ramené au fond du tunnel !

Sidioca était-il un mauvais choix ? Peut être bien, que oui ! Mais qu’on demande aussi des comptes à ceux qui l’avaient proposé.

Savent-ils, qu’en le dĂ©savouant, ils se disqualifient Ă   nous choisir, un nouveau prĂ©sident ? A moins que…
Et s’ils s’arrogent le droit Ă  l’erreur, nous ne sommes pas de notre cotĂ©, lĂ , Ă  subir choix irrĂ©flĂ©chis et voltes-face spectaculaires. On le sait, nul n’est parfait. Mais nous Ă©tions  dans une dĂ©mocratie Ă©mergente, prĂ©fĂ©rable, aux antĂ©cĂ©dents et  Ă  l’incertain. Et Sidioca a Ă©tĂ© Ă©lu pour un mandat. Qui empĂŞchait, de le laisser l’achever. De le dĂ©mettre par les mĂ©canismes institutionnels  ou prĂ©maturĂ©ment, par les urnes. Et que lui reproche-t-on au juste? Ce qui se reproche Ă  tous les prĂ©sidents du monde. A Wade, Ă  Toumany, Ă  Sarkozy et Ă  Bush ! Il a limogĂ© des officiers supĂ©rieurs ? Ce sont ses prĂ©rogatives !

Il a voulu «dĂ©capiter» l’armĂ©e ? Elle n’ a pas une tĂŞte unique l’ArmĂ©e. Les remplaçants nommĂ©s Ă  la place des officiers limogĂ©s sont aussi outillĂ©s que leurs prĂ©dĂ©cesseurs !

Il s’est entouré d’un lobby ? Qui n’en a pas!

Son épouse faisait du trafic d’influence ? Les écarts des femmes maures, vous savez…!

Il a refusé une session extraordinaire du Parlement ? On pouvait attendre l’ordinaire !

Toutes les arguties de la passion volent en Ă©clats devant la raison.  Et ce n’est pas lĂ , l’essentiel. Car, ce qui a Ă©tĂ© fait est fait. Il s’agit maintenant  de sauver les meubles. Face Ă  la division des Mauritaniens et la pression croissante de la communautĂ© internationale, un compromis est indispensable entre le Haut Conseil d’Etat et le PrĂ©sident de la RĂ©publique dĂ©mocratiquement Ă©lu par la majoritĂ© des Mauritaniens. Il ne sert Ă  rien de diaboliser un PrĂ©sident en dĂ©tention et de vouloir -dĂ©magogiquement- lui faire porter des responsabilitĂ©s qui ne sont pas siennes. Comme la hausse  du prix du baril de pĂ©trole sur le marchĂ© mondial, celle des cĂ©rĂ©ales, ou la montĂ©e de l’insĂ©curitĂ© et du terrorisme. Il y a tellement de Colonels et de Commissaires qui s’occupaient de ces deux derniers dossiers. Les comptes, c’est Ă  eux, qu’il faut les demander.
Il ne sert Ă  rien non plus de s’en prendre aux GĂ©nĂ©raux, de dĂ©noncer leur propension Ă  dĂ©poser les prĂ©sidents sur la base de leur puissance de feu. Tout est ephĂŞmere dans la vie. La puissance de feu du Bataillon BlindĂ© qui faisait la fiertĂ© et l’arrogance  de Ould Taya s’est transformĂ©e en cauchemar (pour lui) la soirĂ©e d’un 8 juin 2003. Sauvons les meubles, au lieu de lĂ©gitimer les  putschs, car  un putsch appelle toujours, un autre. TĂ´t ou tard.
IOM


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