| La crise politique que connaît notre pays est entrée, depuis hier, dans une phase particulièrement indigne de notre pays, lorsque le Sénateur Mohsen Ould El Hadj, prenant la parole à une réunion tenue par Ahmed Baba Miské, a ouvertement appelé l’armée à destituer le Président de la République, élu démocratiquement et à la faveur d’un scrutin dont toute le monde a salué la régularité et la transparence.
« Seule l’armée peut remettre le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi à la raison » rapporte le site « Al Akhbar » sur sa langue !
Le Sénateur donne ainsi, à l’opinion publique nationale et internationale, la preuve qu’il n’en cure de la démocratie et du peuple dont il se réclame, à longueur de journée, de la légitimité.
En effet, comment peut-on être un démocrate et souhaiter la fin d’un pouvoir démocratique sur la main de l’armée ? Comment peut-on se targuer d’être un élu du peuple et œuvrer, dans le temple même de la souveraineté du peuple, au piétinement de la volonté populaire exprimée à travers le suffrage universel ? Comment peut-on respecter ses électeurs et manquer de respect à Président de la République élu au suffrage universel ? Mais qui donc le Sénateur de Rosso cherche-t-il à tromper ? Et où va notre pays ?!
Au-delà de son caractère éminemment contradictoire avec le discours qu’il tient depuis le déclenchement de la rébellion, la dernière déclaration de ce sénateur révèle au grand jour le véritable dessein de ceux qui, derrière les coulisses ou sur la scène, tirent les ficelles de la grande opération de déstabilisation du régime démocratique que le Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi tente contre vents et marées d’asseoir dans notre pays : préparer l’opinion publique nationale et internationale à ce qui sous-tend tout ce manège : le retour au pouvoir de l’armée et la réinstauration d’un régime d’exception favorable à toutes les magouilles, à tous les arrivisme et à toutes les compromissions.
Un élu qui tient ce genre de discours et participe à une telle machination contre la démocratie mérite-t-il son mandat d’élu ? Assurément non !
C’est pourquoi, et au non de tous les citoyens du Trarza dont les suffrages ont servi à son élection à ce mandat de Sénateur, je demande solennellement au Sieur Mohsen Ould El Hadj de démissionner et de remettre son mandat en jeu pour s’assurer que le peuple dont il prétend tirer sa légitimité reprenne la parole et dise :
1° s’il est d’accord pour le retour de l’armée au pouvoir, en destituant un Président de la République démocratiquement élu ;
2° si le mandat qu’il a donné à Mohsen est valable aussi pour diffamer les gens (Ce qu’il a dit et fait dire sur Khattou Mint El boukhary est odieux et indigne d’un élu du peuple et d’un homme qui se respecte !) et pour décider à la place de ses pairs en créant des commissions d’enquête sur une organisation complètement privée et, à ce titre, ne relevant pas des prérogatives du Sénat !
Mais je sais que le Sénateur Mohsen ne démissionnera pas, tout comme aucun des démissionnaires de ADIL n’ont relevé le défi que je leur ai lancé d’affirmer qu’ils sont indemnes de gabegie en signant de leur nom.
Une autre preuve que toute cette machination baigne dans l’hypocrisie et la manipulation.
Mais les Sénateurs qui se respectent eux-mêmes, respectent leurs électeurs et ont du respect pour l’institution parlementaire, ne doivent-ils pas demander à ce Sénateur qui discrédite l’institution de rendre son tablier ? Ne doivent-ils pas préserver la Mauritanie contre le sort que les Mohsen et consorts lui réservent ?!!
Dahada Ould Moctar
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