Les exilĂ©s du ciel   
24/02/2008

On l’a dit et on le dira tant qu’il le faudra, les symboles nationaux sont sacrés. En conséquence, on a beau être dans le pétrin, il ne faudrait en aucune manière les sacrifier. Des l’instant où l’on franchit ce pas, on sème le désarroi dans les esprits et l’on fait tomber les certitudes.



C’est pourquoi, la fin de la compagnie aĂ©rienne nationale a Ă©tĂ© vĂ©cue pour nous autres enfants de la Mauritanie comme une mort et sa rĂ©plique. En effet, non content, de nous priver de la sauvegarde d’un patrimoine national, l’Etat nous expose au supplice voir des familles aux abois et des vies brisĂ©es. Il y’a une dizaine de jours, l’on a vu devant les grilles du palais prĂ©sidentiel une scène insoutenable et encore mĂ©connue de nos habitudes : quelques dizaines d’ex salariĂ©s de la dĂ©funte compagnie ont dĂ©cidĂ© de prendre leur courage Ă  deux mains et se sont postĂ©s Ă  cet endroit pour rencontrer le PrĂ©sident de la RĂ©publique afin qu’il voit de visu dans quelle galère ils sont embarquĂ©s. C’était une vision grave Ă  tous les points. On avait de la peine Ă  voir ces Ă©quipages en grande tenue debout l’air très digne dans un univers qui leur est bien Ă©tranger tous  Ă©taient lĂ  : commandants de bord, pilotes, co-pilotes, mĂ©caniciens de bord, stewards, agents commerciaux et toutes ces personnes qui faisaient fonctionner Air Mauritanie. Le sit-in a eu le mĂ©rite de rappeler Ă  tous, les peines que vivent ces gens lĂ  depuis près de sept mois. Ils ont mis fin Ă  leur action avec l’assurance que leurs dolĂ©ances seraient satisfaites. Mais Ă  ce jour, rien n’a encore Ă©tĂ© proposĂ© concrètement. Pourtant, ce qui est demandĂ© par les professionnels de l’air n’est pas Ă©norme. Il s’agit de rĂ©gler leurs droits après la mise en liquidation d’Air Mauritanie. Ceci a d’autant plus d’importance Ă  leurs yeux que l’opĂ©ration a Ă©tĂ© mise entre les mains de Ould  Horma fraĂ®chement dĂ©barquĂ© de l’Inspection GĂ©nĂ©rale de L’Etat. L’Homme, connu pour son courage et son indĂ©pendance de jugement passe pour ĂŞtre l’homme de la situation . Ce dont on est en dĂ©finitive sĂ»r, c’est que cette situation est simplement lamentable. En effet, il est difficile de se faire Ă  l’idĂ©e de demeurer comme ça sans le moindre zinc sur le tarmac. La flotte nationale est dĂ©sormais abonnĂ©e Ă   «R.A.S». Et ce n’est pas le DC.3 de l’armĂ©e de l’air qui, au passage se verrait bien dans un musĂ©e et qui tournoie depuis quelques temps dans le ciel nouakchottois qui nous rendra notre fiertĂ©. Par ailleurs, le Premier Citoyen de l’Etat n’est pas Ă©pargnĂ© par la situation, lui qui est contraint de faire de l’auto-stop aĂ©rien. De plus, on n’en peut plus de rencontrer des aviateurs avec pour certains, une trentaine d’annĂ©es derrière eux et des milliers d’heures de vol dans les mains courir dans l’affolement urbain. Ces hommes ne connaissent que l’air, rendons leurs leur vie. Donnons leurs les commandes, la manche Ă  balaie, la radio pour qu’ils prennent leur envol.

Biri N’diaye 


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