Le Président Sidi Ould Cheikh Abdellahi concernant les auteurs de l’attaque du 1er février: «On n’en a pris aucun pour expliquer ce qu’ils voulaient faire»   
08/02/2008

Confronté à une vague sans précédent d’attaques terroristes, le président mauritanien Sidi Ould Cheikh Abdellahi a tenté vendredi 8 février au micro de Christophe Parayre de l’agence France presse de se montrer rassurant, affirmant que le réseau Al-Qaïda n’était pas implanté dans le pays et qu’il s’agissait de "cas isolés".



La Mauritanie est un "pays très tolérant", assure d’une voix calme le chef de l’Etat, premier président démocratiquement élu (en mars 2007) depuis l’indépendance en 1960, lors d’un entretien accordé à deux journalistes, dont celui de l’Afp, dans son bureau du palais présidentiel à nouakchott.
"Ces événements se situent en dehors de la culture mauritanienne. C’est un phénomène très limité. Il n’y a pas d’organisation Al-Qaïda implantée en Mauritanie, il y a quelques cas isolés", poursuit-il en présence de ses conseillers, dont sa fille.
Quatre touristes français ont été assassinés la veille de noël 2007 dans le sud du pays et trois militaires tués le 27 décembre dans le nord-est par des membres proches de la mouvance d’Al-Qaïda, provoquant un vif émoi de la communauté internationale et l’annulation du rallye Dakar 2008.
Le 1er février, trois français ont été blessés dans une attaque contre l’ambassade d’Israël, revendiquée par Al-Qaïda.
"N’exagérons rien. Si on parle de groupes, on peut parler de deux groupes de trois personnes qui se sont déjà manifestés", a souligné le chef de l’Etat en faisant référence aux attaques du 24 décembre et du 1er février.
"Nos services ont une assez bonne connaissance des éléments. Je pense qu’ils sont assez bien outillés pour pouvoir les débusquer, les trouver, bloquer leur développement".
"Tous ces gens qui ont attaqué sont des gens qui ont fait des séjours à l’extérieur. C’est-à-dire qu’il n’y pas ici une production de gens qui se livrent à ces activités. Ils ont été séduits, attirés par un mouvement qui existe à l’extérieur et sont venus ici pour tenter de faire leurs actions".
Pourquoi maintenant? "Ce pays est très ouvert, démocratique, tolérant, et il a annoncé très clairement ses orientations. Il n’y a rien de nouveau dans ce pays que plus d’ouverture à la démocratie, à la liberté, à l’expression de l’unité".
Interrogé sur les critiques portant sur son absence de réaction publique après les attaques, le chef de l’Etat répond: "Nous ne parlons pas beaucoup. Nous n’aimons pas juste venir rassurer par des mots. Mais si on regarde ce qu’il se fait, il y a des actions de recherche de tous ces gens".
Concernant l’attaque contre l’ambassade d’Israël, le chef de l’Etat a donné sa version des faits: "Il y a des gens qui sont venus, qui ont tiré, qui ont choisi un angle mort dans une petite ruelle où il y avait d’un côté l’arrière de l’ambassade d’Israël et de l’autre une boîte de nuit".
"Ils ont tiré un certain nombre de coups de fusil. Ils ont jeté deux grenades. On n’en a pris aucun pour expliquer cela, pour expliquer ce qu’ils voulaient faire", a-t-il ajouté. La version officielle veut que seule l’ambassade ait été visée.
"En tout cas, ce sont les informations que nous avons actuellement", a expliqué le président Ould Cheikh Abdellahi.
Mais des témoins et observateurs pensent que la discothèque, fréquentée par des locaux et de nombreux expatriés, était également une cible.


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