L’enquête sur le meurtre commis le 24 décembre sur de paisibles touristes français de passage chez nous, est loin d’avoir connu une avancée notoire. Pas besoin d’être un Sherlock Holmes pour aboutir aux résultas auxquels sont parvenus nos enquêteurs. Les détails rapportés de temps à autre sont d’ailleurs la preuve que l’enquête tourne en rond. Au lieu de s’orienter vers le nord du Mali, destination naturelle des fugitifs, les enquêteurs ont perdu du temps précieux dans des recherches infructueuses au Sénégal.
Ce ne sera pas la première fois que nos services de sécurité n’auront pas réussi à élucider une affaire grave.
On avait déjà une idée de leur manque d’initiative quand des chars avaient été kidnappés la soirée du 8 juin 2003 au bataillon blindé. On était restés avec le même sentiment quand il a fallu attendre jusqu’ août 2004 pour qu’ils puissent déterminer le lieu de résidence des fugitifs du 8 juin.
Les mêmes sentiments se sont renforcés en nous quand Ould Hannena et Ould Mini étaient rentrés clandestinement en Mauritanie la soirée du 17 septembre 2004 et n’ont été repérés (par hasard) que la soirée du 24 septembre 2004.
Nous sommes restés sur notre faim sur plusieurs autres dossiers sécuritaires sensibles. Nous n’avons jamais su, par exemple, qui étaient les auteurs encagoulés et armés du rapt d’un véhicule appartenant à l’Agence d’Accès Universel à Twajill (en Adrar) en septembre 2003, ni qui étaient les hommes armés qui avaient enlevé en juillet 2004 une land cruiser à 70 kms à l’Est de Kiffa.
Nous ne savons pas encore qui sont les auteurs du braquage spectaculaire des fonds du Port Autonome de l’Amitié le 23 octobre 2007 à Nouakchott. La liste est longue des contre performances de nos services de sécurité. 14 jours après l’attentat terrorise d’Aleg, nos enquêteurs et leurs renforts de l’Interpol et de la SDAT de France pataugent.
Il faut le dire, les progrès réalisés jusqu’ici ne justifient pas les salaires de nos enquêteurs. La découverte du véhicule des agresseurs n’est nullement une prouesse. Il était garé dans la rue, visible à tout le monde, pardi !
La découverte de l’arme du crime dans un dépôt d’ordures à proximité du véhicule? Il fallait y penser ! L’arrestation de Moustapha Ould Abdel Kader, n’a pas pas fait progresser l’enquête. C’aurait été le cas, si elle avait eu lieu pendant qu’il hébergeait les tueurs : l’attentat aurait été evité ! Prévention, connais donc pas! Alors pour faire semblant d’ «investiguer», on se rabat sur un piroguier ou un charretier par-ci, une sœur, une épouse ou un revendeur de voiture, par là .On risque si cette lancée se maintient, d’arrêter tous ceux qui avaient un jour croisé les fugitifs. Pourtant le ministre de l’intérieur a affirmé que la voiture des agresseurs avait suivi les victimes à partir de Nouakchott et que la dite voiture avait de fausses plaques d’immatriculation. Question pour un idiot ! Comment un véhicule portant de fausses plaques d’immatriculation a-t-il pu passer des mailles de tous les postes de contrôle sur 260 kms de bitume ? Deuxième question, pour un sage cette fois : Qu’est ce qui explique qu’un groupe de prévenus dont certains ont bien séjourné dans les camps du GSPC -comme l’a attesté l’excellente enquête menée par le commissaire Ould Adda, l’ex-Directeur de la Sûreté de l’Etat- ait été acquittés en juillet 2007 ? L’appel rendu par le Parquet contre le verdict de la Cour Criminelle ne devait-il pas amener cette flopée de services de sécurité et de renseignements gracieusement payés à suivre en permanence les prévenus, les plus dangereux ? Conséquence de tout cela : Notre image prend un sacré coup et le Dakar 2008 est annulé. A qui la faute? Au Zimbabwe, peut être! IOM
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