"Il n’est pas question pour la Mauritanie" de libérer de présumés terroristes d’Al-Qaïda pour obtenir la libération d’otages occidentaux, a affirmé le 9 juin le ministre mauritanien de la Défense Hamadi Ould Hamadi, dans une interview accordée à l’Afp.
"Nous ne libèrerons aucun terroriste. C’est une question de principe. Ce serait mettre en jeu la sécurité de notre pays et de notre population", a déclaré le ministre.
"Il n’est absolument pas question de libérer qui que ce soit ou de servir d’intermédiaire dans des libérations", a-t-il ajouté, assurant que "tant qu’il y aura des libérations de prisonniers ou des paiements de rançons, il y aura du terrorisme".
"Payer des rançons, c’est financer le terrorisme", a déclaré le ministre mauritanien et libérer des prisonniers, c’est leur donner l’assurance d’être échangés contre le premier "toubab" (blanc) que l’on pourra prendre. C’est mettre en péril la vie de tous ceux qui sont encore là ", a-t-il ajouté. La trés ferme position du ministre mauritanien de la Défense rappelle celles des responsables maliens cités en février dernier par l’Afp. "Le Mali n’entend pas du tout libérer des islamistes radicaux actuellement détenus dans des prisons maliennes, comme l’a exigé Aqmi en échange de la libération d’un otage français" déclarait le 8 février un sécuritaire malien, à l’Afp.
"Notre pays (le Mali) n’entend pas du tout libérer les combattants islamistes qui sont actuellement aux arrêts au Mali. Non, nous n’allons pas les libérer. C’est une décision de nos autorités supérieures", avait affirmé cette source.
"Personne n’a à nous dicter notre conduite. Nous sommes un pays souverain et nous prenons les décisions qui nous paraissent nécessaires", avait d’ailleurs martelé cette source. Et ce n’est pas tout. Jusqu’au 14 février le Mali continuait à crier affirmait qu’il "n’a pas changé de position". "Nous vivons dans un environnement international où il y a des règles en matière de sécurité, de lutte contre le terrorisme. Il faut les respecter. C’est ce que fait le Mali en refusant de libérer des terroristes. Nous l’avons expliqué à nos amis français", avait indiqué une source gouvernementale malienne à l’Afp au moment où le ministre français des Affaires étrangères, M. Kouchner, et le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant, effectuaient un discret et bref séjour à Bamako dans le cadre de l’affaire de l’ex-otage Pierre Camatte. La suite est hélas, connue !
Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) séquestre trois occidentaux: les espagnols Albert Vilalta (35 ans) et Roque Pascual (50 ans), enlevés en novembre 2009 en Mauritanie, et le français Michel Germaneau (78 ans), kidnappé en avril dans le nord nigérien.
Les ravisseurs réclament contre leur libération le versement de rançons en millions de dollars et la libération d’islamistes emprisonnés, notamment en Mauritanie.
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